C'est pour cela que je pleure, et que mon œil, mon œil se fond en eau; car le consolateur qui ranimait mon âme s'est éloigné de moi; mes enfants sont dans la désolation, parce que l'ennemi a été le plus fort.
Je murmurais comme la grue et l'hirondelle; je gémissais comme la colombe. Mes yeux se lassaient à regarder en haut: Éternel, je suis en détresse, garantis-moi!
Regarde, ô Éternel! car je suis dans la détresse: mes entrailles bouillonnent, mon cœur est bouleversé au-dedans de moi, car j'ai été fort rebelle. Au-dehors, l'épée fait ses ravages; au-dedans, c'est la mort!
Mes entrailles! mes entrailles! Je sens de la douleur; le dedans de mon cœur, le cœur me bat. Je ne puis me taire! Car, ô mon âme! tu as entendu le son de la trompette, le cri du combat.
Voici la voix de la fille de mon peuple, qui crie d'un pays éloigné: L'Éternel n'est-il plus dans Sion? Son roi n'est-il plus au milieu d'elle? Pourquoi m'ont-ils irrité par leurs images taillées, par les vanités de l'étranger?
20
La moisson est passée, l'été a pris fin, et nous ne sommes pas délivrés!
21
Je suis blessé de la blessure de la fille de mon peuple; j'en suis en deuil, la désolation m'en a saisi.
22
N'y a-t-il point de baume en Galaad? N'y a-t-il point de médecin? Pourquoi donc la plaie de la fille de mon peuple n'est-elle pas consolidée?
Et dis-leur cette parole: Que mes yeux se fondent en larmes nuit et jour, et qu'ils ne cessent point! Car la vierge, fille de mon peuple, a été frappée d'un grand coup, d'une plaie fort douloureuse.
Lève-toi et crie de nuit, dès le commencement des veilles de la nuit; répands ton cœur comme de l'eau, en la présence du Seigneur! Lève tes mains vers lui, pour la vie de tes petits enfants, qui meurent de faim aux coins de toutes les rues!
Regarde, ô Éternel! et considère qui tu as ainsi traité! Fallait-il que les femmes dévorassent leur fruit, les petits enfants, objets de leurs caresses? Fallait-il que le sacrificateur et le prophète fussent tués dans le sanctuaire du Seigneur?
Ceux qui périssent par l'épée sont plus heureux que ceux qui périssent par la famine; car ceux-ci sont consumés peu à peu, exténués par le défaut du produit des champs.