Considère que ma vie est un souffle, et que mon œil ne reverra plus le bonheur.

Tu as fait cesser son éclat, et tu as jeté son trône à terre;

Jusques à quand, Éternel, te cacheras-tu sans cesse, et ta colère sera-t-elle embrasée comme un feu?

A cause de ton indignation et de ton courroux; car tu m'as enlevé et jeté au loin.

Quand tous les peuples s'assembleront, et tous les royaumes, pour servir l'Éternel.

Il a abattu ma force en chemin; il a abrégé mes jours.

Et la fille de Sion est restée comme une cabane dans une vigne, comme une hutte dans un champ de concombres, comme une ville assiégée.

Elle ne sera plus jamais habitée, on n'y demeurera plus d'âge en âge; l'Arabe n'y dressera point sa tente, les bergers n'y feront plus reposer leurs troupeaux.

Mes jours ont passé plus légers que la navette du tisserand, et ils se consument sans espoir.

Mes jours ont été plus légers qu'un courrier; ils se sont enfuis, sans voir le bonheur;

Ils ont glissé comme des barques de roseaux, comme l'aigle qui fond sur sa proie.

Comme une fleur, il éclot, et on le coupe; il fuit comme une ombre, et ne subsiste point.

Or, vous ne savez pas ce qu'il en sera de demain; car, qu'est-ce que votre vie? Ce n'est qu'une vapeur qui parait pour peu de temps, et qui s'évanouit ensuite.

Ainsi j'ai reçu en partage des mois de déception, et l'on m'a assigné des nuits de fatigue.

Ma chair est couverte de vermine et d'écailles terreuses; ma peau se crevasse et coule.

Mon souffle se perd; mes jours s'éteignent; le tombeau m'attend!

Béni soit l'Éternel! Car il a signalé sa bonté envers moi, et m'a mis comme dans une ville forte.

Les puissants mêmes se sont assis et ont parlé contre moi; mais ton serviteur médite tes statuts.