Un homme et une femme peuvent-ils inter-changer leurs vêtements‭ ?

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Ce verset assez bien connu pour justifier la distinction des sexes‭, ‬apporte un autre enseignement auquel nous ne sommes pas accoutumés‭. Un homme et une femme peuvent-ils inter-changer leurs vêtements‭ ?‬

«5‭ ‬Une femme ne portera point un habillement d’homme‭, ‬et un homme ne mettra point des vêtements de femme‭; ‬car quiconque fait ces choses est en abomination à l’Eternel‭, ‬ton Dieu‭.‬»

Dans de nombreuses cultures et peuples‭, ‬le mode vestimentaire change‭. ‬Des soldats de l’Antiquité portaient des tuniques qui sont considérés aujourd’hui dans notre culture contemporaine comme des jupes de filles‭. ‬Les indiens portaient des pagnes‭. ‬D’autres tribus zoulous portent des objets afin de révéler leur anatomie masculine‭. ‬Les écossais portent des kilts‭.‬

Le monde arabe ou japonais‭, ‬chinois‭, ‬les indiens d’Amérique‭, ‬etc‭. ‬portaient et portent encore aujourd’hui des tuniques‭. ‬On peut donc se poser raisonnablement la question sur le bien-fondé de ce verset‭. ‬Qu’est-ce qui dans un vêtement est considéré comme masculin ou féminin‭? ‬Les sacrificateurs portaient eux aussi des tuniques‭. ‬Quel est donc la limite‭, ‬que faut-il comprendre‭ ? ‬La Bible parle-t-elle uniquement d’une apparence physique‭ ? ‬

C’est typique de la Parole de Dieu‭ : ‬l’Eternel parle‭, ‬tantôt d’une manière‭, ‬tantôt d’une autre‭. ‬

En fait quand on y regarde bien‭, ‬le dérèglement vestimentaire est effectivement abominable‭, ‬mais par rapport à quelle‭ ‬«norme»‭? ‬Ce passage décrit autre chose de plus important‭ : ‬le Roi Messie et son épouse la Kalah‭.‬

Remarquons d’abord qu’il y a 3‭ ‬parties à ce verset‭ : ‬

1‭. ‬On semble s’adresser à la femme

2‭. ‬On semble s’adresser à l’homme

3‭. ‬On explique ce qui se passe en cas de dérives‭.‬

On va ensuite découvrir le grand écart entre ce que dit l’hébreu et ce qu’on en a fait par les différentes traductions‭. ‬Dans ce commandement du verset 5‭, ‬l’action de‭ ‬«porter un vêtement»‭ ‬n’est clairement indiquée qu’à partir de Lamentations 2ème‭ ‬partie du verset mais à l’attention de l’homme‭, ‬par contre‭, ‬concernant la femme‭, ‬il n’y a pas d’interdiction formelle‭ !‬

 

Parmi toutes les traductions de la Bible‭, ‬la plus proche de l’hébreu est celle d’André Chouraki‭ ‬Deutéronome 22.5‭  ‬«Effet d’homme ne sera pas sur une femme‭, ‬l’homme ne vêtira pas une tunique de femme‭ : ‬oui‭, ‬qui fait cela est en abomination pour IHVH ton Elohïm‭.‬»

Le sens de la phrase n’est pas qu’une femme porte ou ne porte pas ce que porte l’homme et vice versa mais ce que dit l’hébreu c’est qu’il n’y aura pas‭ ‬«sur»‭ ‬la femme quelque chose qui fait partie de l’homme‭, ‬«quelque chose qui fait partie‭ ‬de sa nature»‭. ‬C’est bien sûr valable aussi au niveau vestimentaire‭ - ‬il n’est pas question de changer ça‭ - ‬mais la nature décrite ici c’est la nature non seulement de‭ ‬«mâle»‭ ‬mais aussi de‭ ‬«viril»‭, ‬de‭ ‬«puissant»‭ ‬et de‭ ‬«guerrier»‭. ‬Ce mot de‭ ‬«mâle»‭, ‬«gever»‭ ‬est lié à la même racine de gibbor‭ ‬‭(‬El Gibbor Dieu Puissant et ça nous montre déjà ici que la‭ ‬«femme»‭, ‬c’est-à-dire l’épouse de Christ n’a pas à porter comme nom‭, ‬l’attribut de son mari Yeshoua‭, ‬El Guibbor‭)‬‭. ‬En ce qui concerne la femme‭, ‬le texte ne parle même pas de‭ ‬«porter»‭ ‬un vêtement‭, ‬sauf spirituellement‭. ‬

Si on lit tel quel l’hébreu‭, ‬on s’aperçoit que l’entièreté du verset concerne l’homme et uniquement lui‭. ‬D’ailleurs la nature même de l’homme et de la femme font que les vêtements de la femme sont plus libres que ceux de l’homme‭. ‬L’homme ne s’habille pas comme il veut‭, ‬le texte parle bien de porter un vêtement par contre la femme elle‭, ‬s’habille comme elle le veut‭, ‬on ne lui impose rien‭. ‬On voit cette distinction dans le verset‭ :‬

hébreu

phonétique

traduction littérale

traduction classique

ה‭ ‬לֹא–יִהְיֶ֤ה‭ ‬כְלִי–גֶ֙בֶר֙‭ ‬עַל–אִשָּׁ֔ה‭ ‬וְלֹא–יִלְבַּ֥שׁ‭ ‬גֶּ֖בֶר‭ ‬שִׂמְלַ֣ת‭ ‬אִשָּׁ֑ה‭ ‬כִּ֧י‭ ‬תוֹעֲבַ֛ת‭ ‬יְהוָ֥ה‭ ‬אֱלֹהֶ֖יךָ‭ ‬כָּל–עֹ֥שֵׂה‭ ‬אֵֽלֶּה‮:‬‭ ‬פ

lo yéhyéh kliy-gever al-ishshah‭, ‬velo-ilbbash‭ ‬gever simlat ishshah‭ ;‬ kiy toavat Adonaï Eloheikha kol-oseh elleh

il n’y aura pas un instrument vigoureux‭ (‬un‭ ‬«guerrier mâle»‭) ‬comme autorité sur‭ (‬AL‭)‬‭ ‬la femme‭, ‬et il ne se revêtira pas‭, ‬le guerrier mâle vigoureux‭, ‬d’une couverture du dessus de femme‭ ‬

5‭ ‬Une femme ne portera point un habillement d’homme‭, ‬et un homme ne mettra point des vêtements de femme‭; ‬car quiconque fait ces choses est en abomination à l’Eternel‭, ‬ton Dieu‭.‬

 

lo yéhyéh kliy-gever al-ishshah

«Il n’y aura pas d’outil‭ (‬kliy‭) ‬de puissance‭ (‬gever qui a donné guibbor‭) ‬sur la tête de‭ (‬la préposition‭ ‬«al»‭) ‬la femme»‭, ‬autrement dit‭, ‬l’homme puissant‭ (‬Guibbor‭) ‬ne pourra pas utiliser sa force masculine à l’encontre‭ (‬AL‭) ‬de la femme‭; ‬le mot‭ ‬«al»‭ ‬ayant une connotation de domination sur la tête de quelqu’un‭. ‬Le verbe racine de‭ ‬«gever»‭ ‬est‭ ‬«gavar»‭ : ‬grossir‭, ‬s’élever‭, ‬plus fort‭, ‬triompher‭, ‬braver‭, ‬avoir l’avantage‭, ‬puissant‭, ‬accroître‭, ‬orgueil‭, ‬accabler‭, ‬redoubler‭, ‬solide‭, ‬fortifier‭, ‬prévaloir‭, ‬avoir de la force‭, ‬être fort‭, ‬puissant‭, ‬grand‭. ‬

Nulle part dans cette première partie du verset il n’est question pour la femme de porter un vêtement‭. ‬Il est plutôt question ici d’imposer à l’homme de‭ ‬«ne pas habiller la femme de sa force»‭, ‬de‭ ‬«ne pas mettre sur elle ce qui fait sa nature à lui»‭. ‬La préposition‭ ‬«al»‭ ‬tire ici tout son sens de domination sur quelqu’un‭. ‬Autrement dit‭, ‬la femme ne dominera pas sur l’homme‭. ‬C’est clair‭, ‬précis‭. ‬Nulle part on ne parle de vêtement ici‭. ‬C’est comme si Dieu rappelait que la domination appartient à l’homme mâle‭.‬

velo-ilbbash gever simlat ishshah

Par contre dans cette deuxième partie du verset là‭, ‬c’est différent‭ : ‬«Et le guerrier‭ (‬mâle‭), ‬ne s’habillera pas d’un vêtement du dessus‭ (‬une couverture‭) ‬de femme‭. ‬Ici‭, ‬il est bien‭ ‬question de‭ ‬«ne pas se revêtir»‭ ‬lo ilbbash‭ ‬vient de 3847‭ ‬labash‭ ‬ou‭ ‬labesh‭ ‬לָבַשׁ‭ ‬ou‭ ‬לָבֵשׁ

une racine primaire‮ ‬vêtir‭, ‬revêtir‭, ‬faire mettre‭, ‬couvrir‭, ‬remettre‭, ‬porter‭, ‬mettre prendre‭, ‬habits‭, ‬costume‭, ‬s’envelopper‭, ‬habiller‭, ‬porter‭, ‬mettre des vêtements‭, ‬être vêtu‭. ‬La restriction touche l’homme et pas la femme‭.‬

Prophétiquement‭ ‬

 

Qu’est-ce que la‭ ‬«couverture»‭ ‬d’une femme‭? ‬Que représente le vêtement d’une femme‭? ‬Pour comprendre‭, ‬voyons la‭ ‬«femme»‭ ‬qui représente le peuple d’Israël‭, ‬comme un réceptacle d’où est sorti le Messie‭. ‬Un homme met la semence pour produire la vie dans la femme‭. ‬La femme la reçoit et développe cette vie dans ses entrailles‭.‬

Le vêtement de la femme devrait montrer ça‭. ‬Ce sont les‭ ‬œuvres justes des saints‭, ‬c’est aussi le vêtement du salut‭. ‬C’est Yeshoua qui a mis la semence de sa Parole dans nos cœurs‭.‬

Cela signifie que le Messie‭ (‬EL GUIBBOR‭, ‬même racine de‭ ‬gever‭) ‬ne s’habillera pas de la même‭ ‬«couverture»‭ ‬que porte la‭ ‬«femme»‭, ‬c’est-à-dire le peuple saint‭, ‬sauvé par l’alliance du sang‭. ‬Il ne portera pas le même‭ ‬«vêtement du salut»‭ ‬pour couvrir ses péchés car Lui‭, ‬le Dieu Puissant‭, ‬il est l’époux‭, ‬le Mari‭, ‬le Fils de l’homme‭, ‬le Fils de Dieu qui domine son épouse‭ (‬l’église‭). ‬C’est comme si l’église‭, ‬la dite‭ ‬«épouse de Christ»‭, ‬dictait au Seigneur comment les choses devraient se faire‭.‬

On peut déduire aussi sans toutefois en faire une doctrine‭, ‬que l’interdiction de se revêtir d’un vêtement de l’autre sexe‭, ‬ne concerne à la limite que l’homme et pas la femme et surtout dans un contexte typologique du Messie par rapport à l’épouse‭.‬

Le sens premier ici concerne la domination de l’homme sur la femme et vice versa‭.‬

La lecture est double ici‭ : ‬

‭- ‬on ne peut pas accepter qu’une femme ait une autorité mâle à l’encontre de l’homme

‭- ‬un homme n’a pas à écraser la femme parce qu’il est un‭ ‬«mâle guerrier»‭. ‬

Quand la Bible parle de guerre et de guerrier‭, ‬elle met en opposition le monde de Dieu et le monde des ténèbres‭. ‬Le caractère spirituel du mâle guerrier est donc de dominer sur les puissances‭, ‬sur les dominations‭, ‬sur les principautés et sur les esprits méchants dans les lieux célestes‭ (‬Ephésiens 6‭).‬

Si l’homme a reçu dans sa nature le caractère de domination‭, ‬c’est bien sûr pour réparer la faute en Eden‭, ‬mais c’est SURTOUT pour détruire les‭ ‬œuvres du diable‭.‬

L’esprit combatif contre les puissances des ténèbres est donné à l’homme autant qu’à la femme nés de nouveau par contre l’homme ne peut pas se décharger sur la femme de ce qui lui incombe à lui‭. ‬L’homme n’a pas à dominer la femme comme on domine un esprit méchant‭. ‬De même l’homme a sa place dans le couple‭ : ‬ce n’est pas à lui à perdre sa vigueur de mâle‭. ‬Ce passage enseigne en fait un équilibre à garder‭. ‬L’homme doit garder sa place de mâle‭, ‬sans toutefois dominer son épouse comme on domine les démons‭, ‬c’est-à-dire par tyrannie et oppression‭.‬

‭ ‬

«Lo yéhyéh»‭ ‬לֹא‭-‬יִהְיֶה‭ ‬

 

On retrouve ce même verbe dans Exode 3:14‭, ‬mais conjugué autrement‭. ‬Là bas‭, ‬Dieu disait à Moïse‭ ‬«ehyeh asher ehyeh»‭ ‬אֶֽהְיֶה‭ ‬אֲשֶׁר‭ ‬אֶֽהְיֶה‭ ‬c’est-à-dire‭ ‬«Je serai qui Je serai»‭. ‬Ce verbe commençait par la lettre aleph montrant un futur‭.‬

Ici‭, ‬dans Deutéronome ce verbe yéhyeh qui vient de la même racine 1961‭ ‬hayah‭ ‬הָיָה‭ ‬une racine primaire du verbe être‭, ‬au QAL‭, ‬Yiqtol imparfait à Lamentations 3ème‭ ‬pers‭. ‬du masc‭. ‬sing‭. ‬avec le préfixe yod‭. ‬Lo yéhyéh‭ ‬pourrait se traduire par‭ ‬«il n’y aura pas»‭, ‬ou‭ ‬«on n’établira pas»‭ ‬sur une femme une puissance guerrière mâle‭. ‬

Hayah‭ ‬signifie‭ : ‬servir‭, ‬adresser‭, ‬devenir‭, ‬établir‭, ‬avoir‭, ‬rester‭, ‬précéder‭, ‬s’enflammer‭, ‬durer‭, ‬exister‭, ‬arriver‭.‬

a‭. ‬prendre place‭. (‬1‭) ‬provenir de‭, ‬apparaître‭, ‬venir‭ (‬2‭) ‬devenir comme‭, ‬institué‭, ‬établi‭.‬

b‭. ‬être‭ (‬1‭) ‬exister‭, ‬être dans l’existence‭ (‬2‭) ‬demeurer‭, ‬rester‭, ‬continuer‭ (‬lieu ou temps‭), (‬3‭)‬se trouver‭, ‬être situé‭ (‬localité‭) (‬4‭) ‬accompagner‭, ‬être avec‭.‬

Il est question ici d’occuper une certaine position dans l’espace‭.‬

«Kliy gever»‭ ‬un instrument de force

1‭. ‬Le mot‭ ‬«kliy»‭ ‬est utilisé dans bon nombre d’utilisation pour créer des mots composés‭. ‬Isolément‭, ‬pour parler d’un vase de poterie‭, ‬on va dire un‭ ‬«kliy»‭. ‬Pour parler de couverts de cuisine‭, ‬on va dire des‭ ‬«outils de cuisine»‭ ‬«kliy ohel»‭, ‬pour parler de tout ce qui concerne la chambre à coucher on va parler‭ ‬«d’outils de literie»‭ ‬des‭ ‬«kliy mita»‭ ‬etc‭.‬

Le mot‭ ‬«kliy»‭ ‬est un mot générique qui va d’ailleurs être lié au mot kalah‭, ‬כַּלָּה‭ ‬la fiancée‭. ‬La racine 3634‭ ‬kalal‭ ‬כָּלַל‭ ‬montre la plénitude‭ : ‬«rendre parfait»‭, ‬«compléter»‭, ‬«rendre parfait»‭, ‬«orner»‭, ‬«couronner»‭. ‬L’outil‭ ‬«kliy»‭ ‬est lié no nseulement à la perfection mais aussi aux entrailles 3629‭ ‬kilyah‭ ‬כִּלְיָה‭ ‬pl‭. ‬כליות‭ ‬vient de 3627‭ (‬seulement pl‭.)‬‮ ‬‭; ‬n f pl‭ : ‬rognons‭, ‬reins‭, ‬âme‭, ‬cœur‭, ‬entrailles‭, ‬l’organe physique‭,  ‬le siège de l’émotion et de l’affection‭. ‬

Cela signifie donc que l’outil est lié profondément au mot qui le suit‭. ‬Si on dit‭ ‬«kliy gever»‭ ‬pour les hommes mâles‭, ‬c’est parce que ça fait partie de la nature même de l’homme et qu’il est impossible de l’attribuer à la femme‭. ‬Le vêtement n’a rien à voir ici‭.‬

On nomme donc toujours l’outil composé par rapport son utilisation‭.‬

2‭. ‬le mot 1397‭ ‬gever‭ ‬גֶּבֶר‭ ‬est évidemment un nom masculin‭ :‬‮ ‬homme‭, ‬maison‭, ‬chefs‭, ‬enfant mâle‭, ‬vigoureux‭, ‬chacun‭, ‬celui‭, ‬humaine‭, ‬mari‭, ‬homme fort‭, ‬guerrier fort ou capable de lutter‭.‬

Ce mot vient du verbe 1396‭ ‬gavar‭ ‬גָּבַר‭ ‬une racine primaire‮ ‬grossir‭, ‬s’élever‭, ‬triompher‭, ‬braver‭, ‬avoir l’avantage‭, ‬accroître‭, ‬accabler‭, ‬redoubler‭, ‬fortifier‭.‬

Si tel est le caractère du mâle vigoureux‭, ‬que ce soit pour triompher ou pour accabler‭, ‬c’est évident que ce caractère n’incombe pas à la femme dont le caractère inné est la douceur à cause de l’enfantement‭.‬

Mettre un vêtement sur quelqu’un c’était changer son état‭. ‬On mettait un vêtement de sacrificateur saint pour‭ ‬«changer»‭ ‬son état de pécheur‭. ‬C’était la caractéristique des vêtements‭.‬